Ce qui a été fait...
- le désensablement de l'embouchure de l'Argens
- la création d'une mare au profit de la Cistude d'Europe
- la mise en place d'aménagements de protection dunaire
L'embouchure est un élément important du site car elle est située en dernière ligne de toute la plaine et Basse Vallée de l'Argens. Pour Natura 2000, cette ouverture doit être effective en permanence, à la fois en terme d'échanges entre le fleuve et la mer (connexion hydraulique) et pour permettre la migration de la faune piscicole (remontée des poissons dans le fleuve).
Néanmoins, le faible débit du fleuve et les faibles pluies entrainent très souvent son ensablement, et donc sa fermeture, surtout en période estivale. Les échanges ne se font donc plus. Une des actions inscrites dans le Document d'Objectifs est de pouvoir intervenir physiquement pour ouvrir une brèche et reconnecter l'Argens avec la mer.
Les inondations de juin 2010 et novembre 2011 ont marqué les esprits par les dégâts provoqués, à la fois sur les plans humains, économiques et environnementaux. Le Préfet du Var a donc permis la mise en place d'une procédure d'urgence (prévue par l'article R214.44 du Code de l'Environnement) pour effectuer des travaux sur l'ensemble du bassin versant de l'Argens. Le but étant d'éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent à l'avenir.
Le désensablement de l'Embouchure de l'Argens faisait parti de ces actions. Réalisée en juillet 2012 sur une période de 15 jours, cette opération a consisté à un pompage du sable et des sédiments sur le chenal préférentiel du fleuve (en s'appuyant sur le tracé d'écoulement natuel).
A ce moment là, l'embouchure était pratiquement fermée et n'était ouverte que sur un mètre de large et à peine quelques centimètres de profondeur. Le but était donc d'utiliser cette faible ouverture encore existante comme point de départ des travaux. La quantité extraite (environ 1500m3) a permis de retrouver une dynamique hydraulique conséquente.
Cette action a montré son efficacité, du moins à court terme. La dynamique fluviale (régime, débit, courantologie, substrat du fond du fleuve, largeur, pluviométrie) ne permet pas de maintenir en permanence une ouverture suffisante. Seul un chenal préférentiel est conservé par un tracé naturel. La rencontre des masses d’eau mer/Argens conduit inévitablement à un ensablement. Il est récurrent et une action ponctuelle, bien que très efficace sur le moment, ne l'est pas sur la durée. Des solutions doivent être étudiés pour parvenir à une ouverture perenne de l'embouchure.
Galerie d'images concernant les travaux
Situation d'ensablement avant travaux (juin 2012)
Travaux de pompage (fin juillet 2012)
réouverture de l'embouchure par une brèche dans la langue de sable
Situation après travaux - ouverture de l'embouchure de l'Argens effective (août 2012)
Les médias ont communiqué assez largement sur cette opération. C'est surtout la diminuation du risque inondation dans la plaine de l'Argens qui a été mis en avant. Mais c'est surtout le maintien d'une connexion hydraulique Argens/mer qui a motivé cette opération. D'un montant de 30 000 € HT, elle a été financé à 100% par l'Etat et contractualisée par Natura 2000 en partie marine.
Reportage France 3 Côte d'Azur (cliquer ici)
Article Var Matin (cliquer ici)
Article Fréjus Info (cliquer ici)
________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________
Cistude d'Europe, caractérisée par ses points jaunes
(à ne pas confondre avec la Tortue à tampes rouges, espèce exotique)
Cette tortue aquatique d'eau douce (la Cistude d'Europe) est présente sur l'embouchure de l'Argens. Très présente jusqu'en juin 2010, les inondations n'ont pas épargné cette espèce.
Même si une reconnexion des étangs avec la mer a été plus que bénéfique (son habitat prioritaire - Lagune méditerranéenne - a retrouvé des richesses jusqu'alors disparues), la salinité présente dans cet habitat naturel est aujourd'hui néfaste pour ce reptile.
La Cistude ne supporte guère plus de 10g de sel / litre d'eau. Hors, la situation actuelle oscille plutôt vers les 30g de sel / litre d'eau, pratiquement la même teneur que la mer.
Elle a donc cherché des solutions de repli. Malheureusement, les zones d'eau douce sont très peu présentes, et la recherche de points d'eau en amont l'ont conduit sur les axes routiers bordant ces étangs. Le résultat a été sans appel : une surmortalité causée par la circulation.
La tortue est une espèce longévive (durée de vie assez longue). Dès lors, sa destruction au stade adulte sur les routes, entraîne une baisse significative de sa population.
La solution : creuser une mare, déconnecté des étangs salés, d'une surface importante (950 m2) pour permettre un maintien de cette espèce au sein du site Natura 2000.
Les travaux sont réalisés sur le site des "Etangs de Villepey"appartenant au Conservatoire du Littoral par la commune de Fréjus, gestionnaire de ces espaces naturels.
Ce sont des financements de la part de l'Etat et de l'Union Européenne (à hauteur de 80%) qui ont permis de réaliser cette opération en faveur d'une espèce rare et protégée.
travaux engagés, illustrations à venir
________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________
Les milieux dunaires présents sur le littoral Natura 2000 de l'Embouchure de l'Argens, font parti des habitats d'intérêts communautaires les plus vulnérables sur le site (dunes mobiles embryonnaires, dunes blanches, etc...). Ceci en raison des multiples processus d'érosion liés au vent et aux coups de mer.
Dans le cadre d'actions de maintien et de développement de ces habitats, des aménagements en bois (= ganivelles) sont installés. Ils servent à piéger le sable transporté par le vent. Ainsi accumulé derrière ces ouvrages, le sable se fixe, formant ainsi la dune.
Une fois stabilisée, cette dune peut accuellir une végétation patrimoniale typique de ces milieux sableux, pour la plupart protégée (euphorbe des sables, euphorbe peplis, épiaire maritime, pavot jaune des sables, lys de mer, chiendent maritime, roquette de mer,...).
En outre, ces ganivelles servent aussi à préserver les milieux dunaires de l'impact du piétinnement, problématique récurrente sur les espaces littoraux soumis au tourisme balnéaire. Il convient de sensibiliser le public de l'intérêt et de la fragilité de ces dunes et leur végétation associée.
La première phase de travaux est réalisée sur le site des "Etangs de Villepey"appartenant au Conservatoire du Littoral par la commune de Fréjus, gestionnaire de ces espaces naturels.
Une fois encore, ce sont des financements de la part de l'Etat et de l'Union Européenne (à hauteur de 80%) qui ont permis de réaliser cette opération en faveur d'un habitat rare.