La ripisylve de l'Argens : une forêt de rive riche de biodiversité



Ripisylve de l'Argens

 

La ripisylve (étymologiquement du latin ripa, "rive" et sylva, "forêt") est l'ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d'un cours d'eau.
La notion de rive désigne l'étendue du lit majeur du cours d'eau non submergée au débit d'étiage (niveau d'eau le plus bas). Les ripisylves sont généralement des formations linéaires étalées le long de petits cours d'eau, sur une largeur de 25 à 30 mètres, ou moins.


Ces rôles sont multiples et complémentaires :
- une protection des berges grâce aux divers modes d'enracinement des végétaux (arbres, arbustes, herbes)
- une dissipation de l'énergie hydraulique du courant,
- un effet "tampon" des matières en suspension,
- une amélioration de l’infiltration, une diminution du ruissellement, et une régulation des crues,
- un régulateur thermique : réduction de l’échauffement et amélioration de l’oxygénation des eaux grâce à l’ombrage procuré par la végétation
- un rôle de refuge, de source de nourriture et de corridor biologique ("trame verte") pour la faune sauvage terrestre et aquatique (oiseaux, chauve-souris, petits mammifères, reptiles, amphibiens, etc...)


Cette ripisylve s'étend sur tout le linéaire du fleuve Argens. Son aspect et son bon état écologique varie selon les secteurs. Les inondations successives de juin 2010, septembre 2011, janvier 2014 et décembre 2019 ont d'ailleurs fortement impacté cette ripisylve. Par endroit, elle a fortement régressé voire disparue.


Les paysages naturels se sont modifiés par l’action de l'Homme, entrainant de ce fait la diminution des espaces boisés en bordure des cours d'eau. Les difficultés d'entretien et de gestion de cet habitat ont aussi conduit petit à petit à sa dégradation. Son rôle principal d'ancrage et de protection des berges n'était donc plus assuré, réduisant considérablement "l'effet tampon" lors du débordement du fleuve.


Natura 2000 vise à suivre le bon état de cette ripisylve avant tout dans un souci écologique. Par ailleurs, les impacts économiques et sociaux seront considérablement réduits si cet habitat est correctement géré par tous les acteurs concernés.


A plus large échelle, c'est le Syndicat Mixte de l'Argens (SMA) qui s'occupe de la gestion du fleuve et de cette ripisylve.